Les discours du 3e rassemblement

Accueil 2012 et « Refaire le mur »

 Recrutement et promotion


Les 1000 F. au pied du mur(2010)- La nuit de la moustache


Coup de foudre pédagogique






Lieux de souvenirs, refaire le mur : Le mur de l’E.N., Le bistrot du Kops

Roger BoudyChers camarades et amis,

Remerciements

Tout d'abord mes remerciements à tous les présents que je vois en pleine forme, même après 2 ans d’usure.

Mes remerciements également à M. Le principal qui a eu peur des fissures dans son établissement comme je le prédisais voici 2 ans :

« Aujourd'hui, c'est un autre monde, notre école a été démolie et reconstruite  sur la colline de la Grenadière; le collège Montaigne l'a remplacée cependant on peut déjà constater des fissures dans le bitume des cours et dans le béton... ce sont nos souvenirs indestructibles qui remontent, les parties de foot, de rugby, les matches de boxe, la construction de fusées avec les produits du labo de chimie, le labo photo, et le dictafil de notre magnifique bibliothèque a encore beaucoup de choses à dire… »

Remerciements au nouveau kops M. Laurent Bresson, c'est donc le troisième rassemblement de la promo 58 62.

Le premier a eu lieu en 1975 sur les collines de la vallée de la Vézère, mais les archives ont été détruites par l'incendie d'un congélateur, aucune trace !

Le deuxième en 2010 à Limeuil 32 présents dans un «  site merveilleux, à l’Ancre du Salut, au confluent de la Vézère et de la Dordogne, au confluent  aussi de notre jeunesse et vieillesse, la jeunesse aujourd’hui triomphe pour notre  salut ».

Le troisième en 2012 ce jour, ici même, 31 inscrits au départ, 27 présents et nous avons la chance d'avoir davantage de limougeauds , J.C.Chauvier, J.P. Thomas.

Les Excusés :

Je me dois d'abord de vous communiquer les excuses des absents qui ont toujours tort.

Henri Rouzade physiquement et mentalement empêché, nous le déplorons pour lui et sa famille, il réagit encore à la lecture des textes de P.Valéry que lui fait sa femme, en février il s’est cassé le col du fémur.

 J.Louis Léonard opéré d'un tendon au genou suite à une chute en allant acheter son journal en glissant de ses tongs, François Marjary coincé par ses vertèbres, Paul Dalbavie empêché par une petite intervention ; Daniel Valade, René Morisset, Alain Frelat, Michel Duché, peu intéressés semble-t-il... à moins qu'ils aient confondu que refaire le mur était en construire un, entre eux et nous ce qu'ils ont fait effectivement, mais peut-être auront-ils changé d'avis en 2014.

On ne peut brûler ce que l’on a adoré.

Cette année, nous avons la chance d'avoir le Major et chef de classe Gérard Douarinou; l'an passé nous fêtions notre performance d'entrée à l'E.N. il aurait dû porter un maillot jaune; cette année il sera chargé de faire l'appel et de nous donner ses impression à l'arrivée.

Faire et refaire le mur

Le thème de notre rencontre aujourd’hui : Refaire le mur (et voir les vestiges de l’E.N.)

Cette expression datant du début du XXe siècle a remplacé l’ancienne expression "sauter le mur", mais signifie encore de nos jours "quitter un lieu sans autorisation".

 

Faire le mur n'est pas un exploit 7 330 000 réponses sur Internet en particulier le mur, la nuit .

Refaire le mur 54 ans après c'est davantage glorieux, il n'y a plus que 5 160 000 réponses.

Je ne m'étendrai pas sur les motivations diverses de chacun pour de tels exploits, Jean-Bernard nous a rappelé l'an passé l'épisode du jeu des 1000 FRF; je vous écouterai attentivement au cours du repas.

La cause la plus certaine c’était que Pinoche notre concierge fermait la porte monumentale à clé et il gardait cette clé aussi monumentale avec lui.

Il faut aussi préserver la part de rêve dans toutes nos actions, il y avait aussi l'esprit de l'E.N. défier les règles en vigueur pour en inventer d'autres. On ne peut négliger, pour une tentative d'explication, de nos comportement, notre adolescence bouillonnante ; on cherchait à vaincre nos peurs, nos angoisses... tout cela est à rapprocher de la créativité.

 

Créativité et pédagogie

« La créativité est cette indispensable faculté qui permet de relever tous les défis que la Vie nous propose. Chacun de nous la possède mais peu savent l'exploiter et la développer ».

Il suffit donc de nous regarder tous dans nos divers parcours professionnels et personnels pour dire que nous avons tous été des créatifs et aujourd'hui c'est toute notre fierté.

En pédagogie en particulier, il faut beaucoup d’imagination pour emporter l’adhésion et convaincre les élèves ; pour simplifier aujourd’hui on parle d’apprenants, sorte de machines à la merci des didacticiens des disciplines !

A notre époque on parlait plus de psychopédagogie ; en 2003 c’était désuet et aujourd’hui c’est un élément d’archéologie.

Documents sur le site

Je me dois de tous vous remercier pour les documents envoyés que je me suis empressé de mettre sur le site Internet quelques uns nouveaux, ceux de Michel Geneste, de J.B. Devalette, de Dominique Perret et de Michel Grenier avec ses photos nous montrant l’E.N. en train de couler dès 1962 sous une inondation de l’Isle !

Vous avez vu dans les journaux le monument à la mémoire des 86 normaliens tués durant la guerre de 14-18 au milieu des bois de Milhac d’Auberoche.

Il ne faudrait pas que le thème choisi aujourd’hui proche de l’archéologie fasse dire à certains que nous faisons partie des ruines de l’E.N.

Souvenirs ou archéologie

Aujourd’hui nous avons plus de 50 ans, de moins, n’oubliez pas que vous avez fait rêver plusieurs générations d’élèves en les amenant à la découverte du monde pour un avenir meilleur ; ils ne doivent pas nous décevoir en ruinant tous nos espoirs y compris celui de l’évolution de nos pensions, et en faisant du racisme antivieux.

Une camarade bordelaise m’a traité d’agitateur de souvenirs, j’ai pris cela pour un compliment car j’ai toujours aimé la chimie, l’alchimie même ; je dirais qu’il vaut mieux échanger ici et maintenant nos souvenirs plutôt qu’à l’occasion d’un placement forcé en maison de retraite.

Je vous souhaite une bonne journée avec de beaux rêves éveillés et encore merci de votre présence.

Aux Berges de l’Isle le 14 septembre 2012.

Roger Boudy

Précisions

Les pieds sur la photo  de l’invitation sont de J.C. Chauvier, J.L. Léonard, R. Boudy

Le Champagne Comte de Perret, Dominique devra nous monter ses vignes cachées.

Visite de France Bleu Périgord…

Qu’ils n’oublient pas la maxime de Montaigne « La parole appartient autant à celui qui parle qu’à celui qui écoute »

1048 mots

Roger Boudy a souhaité que je mette par écrit les quelques propos improvisés que j’ai pu tenir à sa demande lors Gérard Douarinoude notre réunion du 13 septembre 2012.Si je ne peux en retrouver l’exacte formulation, j’espère en conserver l’esprit. Vous en jugerez…

             Chers camarades, chers amis,

 Roger  m’a demandé d’exprimer quelques remarques suscitées par cette rencontre.

 C’est un honneur sans doute indu et surtout une redoutable gageure : comment exprimer –en faisant court- des sentiments complexes,  au-delà du plaisir évident de nous retrouver ?

 Une première remarque concerne le difficile rapport entre l’esprit des lieux et le poids du temps : attentifs aux traces laissées par la durée sur les choses et les êtres, nous avons cherché ce qui pouvait encore nous rappeler, avec notre jeunesse, les découvertes, les engagements, les amitiés –voire plus si affinité- qui se sont poursuivis bien au-delà de l’Ecole Normale.

 De fait, il ne reste, pour les pierres, que bien peu de choses visibles.

 « La  ville change plus vite que le cœur des mortels » écrivait Baudelaire et il nous a fallu compléter par des questions, des anecdotes, le peu que l’histoire a laissé en place.

 Mais après tout, vieillir est le seul moyen de ne pas mourir, et c’est dans le cœur des vivants que continue à exister le passé que nous sommes heureux de pouvoir encore évoquer.

 Ma deuxième remarque, liée à tout ce qui précède est une  interrogation :

 Qu’est-ce qu’une promotion ? Qu’a-t-elle de si fort pour nous réunir après tout ce temps ?

             Une promotion, c’est sans doute, pour notre institution, la manière dont se transmet  et se développe, dans le temps d’une génération et dans l’espace d’une région, une idéologie et un projet de société.

Nous avons reçu le message, accepté la mission et, modestement, chacun à notre place, oeuvré  de notre mieux pour la faire vivre.

C’est sans doute pour cela que, séparés par la vie, nous sommes restés proches et, aujourd’hui, désireux de nous retrouver et de nous retourner sur le chemin parcouru.

Mais c’est assez disserté, et je lève mon verre à votre patience, aux grands ancêtres qui ont permis que tout cela existe, à  nous qui sommes présents aujourd’hui, et au souvenir des absents –en particulier ceux que l’existence éprouve- et qui nous manquent.

Gérard Douarinou

L’esprit de promo…

J.B. Devalette Notre promotion, la 58/62 pour ceux qui l’auraient oublié, fut, comme de bien entendu, une promo exceptionnelle, composée de normaliens particulièrement doués et inventifs, ainsi que  le souligne l’épisode dont il est question ici.
Il y a deux ans, j’avais évoqué oralement cette anecdote, juste pour faire revivre un peu les « bons moments d’autrefois ». Roger Boudy me tanne (très amicalement) pour que je couche par écrit ce que je m’étais hasardé à raconter…
Piètre scripteur, ni journaliste, ni historien je sollicite de chacun, une indulgence totale pour les approximations, les incertitudes, les imprécisions que ce petit texte comportera, inévitablement…
Nous étions tous issus, de milieux divers mais modestes, et notre argent de poche était rare, distribué parcimonieusement par nos familles.
Aussi, au cours de notre deuxième année à l’Ecole Normale, lorsque le fameux «  Jeu des mille francs » s’annonça sur notre bonne ville, je ne sais plus lequel d’entre nous  eut le premier cette idée originale: intelligents, cultivés et instruits comme nous l’étions (le Père Besse ne se lamentait-il pas de la « qualité » de cette « élite de la France !! »), nul doute que nous remporterions la cagnotte haut la main et sans coup férir !
De même que Perrette, les projets fleurirent et s’amoncelèrent, annonçant des lendemains de richesses et de plaisirs…
Mais encore fallait-il s’approprier la fameuse enveloppe qualifiante, que l’équipe de Lucien Jeunesse allait cacher dans notre bonne ville… nous étions suspendus à la TSF qui allait donner les indices…
Le poste nous informa que l’enveloppe se trouverait cachée dans un endroit de la ville où l’on aurait « un poil dans la main ».
Est-ce la formulation exacte ? Ma mémoire quelque peu défaillante, un bon demi-siècle plus tard m’en assure, mais elle me joue de plus en plus de tours depuis que j’ai attaqué gaillardement ma septième décennie, que je ne saurais en jurer, toujours est-il que cette information nous fit immédiatement penser que l’enveloppe serait déposée nuitamment aux abords du « Pont des Feignants » près de la gare, unanimité du pronostic, unanimité de la décision : nous allions gagner les 1000 Francs !
Notre esprit de promotion, développé par la dure vie de l’internat, affuté par les prestations de nos glorieux enseignants(petit souvenir rapide et affectueux à Mrs Couchot, Besse, Berthelot, Bironneau, Tresseau, Albe… sans oublier bien sûr Mme Chaumeil…), nous amena à concocter une stratégie absolument efficace pour que l’enveloppe nous revienne, avec, avouons-le aujourd’hui, la complicité passive mais bienveillante de notre surveillant d’internat.
Nous allions tout simplement organiser toute la nuit, des « rondes permanente » aux abords du « Pont des Feignants ».
Notre jeunesse, notre vigilance, notre persévérance sauraient bien venir à bout d’une petite équipe parisienne venant camoufler, maladroitement et sans discrétion, du moins n’en doutions-nous pas, un objet devant se repérer facilement, selon nos supputations …
Aussi, esprit pratique avant tout, nos organisâmes avec minutie toute la logistique de cette opération... Liste des patrouilleurs, par équipe de deux, mise en place d’une échelle pour faire le mur, affichage d’un tableau de roulement des équipes sur la porte du dortoir…
Afin de gagner du temps et de l’efficacité, nous décidâmes que nous enfilerions un imperméable et un pantalon « collectifs», qui serviraient à tour de rôle, juste enfilés sur un pyjama. Il n’est pas sans intérêt de rappeler que tous nos vêtements étaient « marqués » à nos noms respectifs. Ce fut Louis qui fournit le pantalon et Hector l’imperméable. (Oui, je sais qu’il n’y eut aucun Louis et pas plus d’Hector dans la promo, mais ma mémoire… voir ci-dessus)
Chaque patrouille devait durer une heure, et nous avions envisagé une rotation efficace, la seconde équipe partant une demi-heure après la première, afin que nul instant ne faiblisse une surveillance  vigilante dont l’efficacité serait gage d’une réussite certaine.
Dès que la nuit fut là, les premiers éclaireurs partirent, suivis bientôt par la seconde équipe… je ne sais plus qui d’entre nous était chargé du timing indispensable…
Au début les choses se passèrent fort bien, conformément à notre projet...Les premières rotations s’articulèrent sans heurt. La réussite et la richesse nous guettait, sans aucun doute, le dortoir s’endormit sur des rêves de gloire à venir.
Chaque « rentrant » réveillait discrètement le « partant », suivant le tableau de service, ils échangeaient rapidement  imperméable et pantalon, et la nouvelle équipe s’enfonçait dans la nuit alors que les retours regagnaient leur lit, mission accomplie.
Cependant aux alentours de trois heures du matin, les choses clochèrent… la patrouille n’était pas rentrée et bien au-delà de l’heure prévue. L’inquiétude gagna les rangs, le dortoir entier fut discrètement réveillé, les hypothèses les plus angoissantes furent émises et rejetées. Celle qui domina le plus, fut que nos camarades étaient tombés, par hasard, ( ?)sur une ou plusieurs demoiselles, chercheuses d’enveloppe également, et que nos lascars avaient préféré poursuivre la surveillance en charmante compagnie. Chacun retourna se coucher, l’esprit rassuré, sans se douter du drame atroce qui était en train de se dérouler à l’autre bout de la ville.
Car, hélas, au petit matin, il fallut déchanter…
Des habitants du quartier de la Gare, inquiets de voir des jeunes gens mal fringués, roder longuement dans le quartier, avaient tout simplement prévenu la maréchaussée, laquelle avait embarqué nos vaillants éclaireurs, manu militari, au poste de police le plus proche…
Pas de papiers à montrer, des identités non confirmées par les marques nominales dissemblables des vêtements, des explications aussi fumeuses que confuses… il fut alors fait appel aux plus hautes autorités de l’Ecole Normale, pour venir éventuellement récupérer, de soi-disant futurs enseignants…
Adieu veau, vache, cochon, couvée… notre rêve de richesse s’écroula d’un coup…
Le réveil fut d’autant plus amer, que la fameuse enveloppe ne fut jamais au « Pont des Feignants », mais quelque part, rue Barbacane (le poil dans la main !!!).
… et que, collectivement, nous aurions répondu à toutes les questions de Lucien Jeunesse…


Jean Bernard Devalette écrit en 2012 prononcé en 2010 à Limeuil.


La nuit de la moustache:

Dominique en visite au CDIAprès la publication de Jean-Bernard , quelques précisions à propos de nos exploits nocturnes, tels qu'ils restent encore ''imprimés'' dans ma mémoire/
L'affaire avait été bien préparée, tout d'abord la résolution de l'énigme n'avait pas posé beaucoup de problèmes, il fallait « Trouver la moustache de Nino Nardini
cachée dans un lieu où les poils sont assez longs
pour aider à la marche »
La morale prétend que les grands fainéants ont un poil dans la main si long qu'il leur servirait de canne, le mot de « fainéant » s'imposait ; une étude du plan de Périgueux nous désigna bientôt le Pont des fainéants franchissant les voies de chemin de fer au sud de la gare, le mystère était levé.
La ''moustache '' devant être cachée , c'est la nuit précédant le spectacle du Cirque Pinder que les concepteurs du jeu des Mille Francs devaient poser l'objet sans attirer l'attention.
Forts de toutes ces données, certains d'aboutir nous avons , par sécurité, mis Destruel, notre surveillant de dortoir, dans la confidence afin qu'il n'aille pas déclencher une alerte nocturne suite à nos absences injustifiées. Sans aucun doute de trouver et de nous présenter sur la piste avec l'indice pileux nous avions assuré notre victoire aux différentes difficultés du questionnaire progressif en nous alliant avec Mr Couchaud. Toute notre confiance avait été placée en notre brillant professeur d'histoire -géo , très content de s'engager à répondre pour nous lors du spectacle.
Mon tour de guet arriva à trois heures du matin, en équipe avec Chauvier, habillage à la lampe de poche, chaussures souples,survêtement bleu nuit (nous en avions tous un, obligatoirement) couleur idéale pour une veille discrète, foulard et blouson chaud. Descente silencieuse des deux étages, passage au placards à chaussures, sortie en arrière côté WC, escalade du mur et saut dans la rue parallèle à l'Isle. Pont des Barris, le Greffe, St Front, direction l'église de la Cité, passage au long du château Barrière nous voilà au poste de guet. Je traverse le pont et, avisant un camion en stationnement sur la gauche je me poste, accroupi dans le passage de roue à l'arrière, au bord du trottoir. Sous la lumière des lampadaires rien, pas un piéton à cette heure là, pas une auto, et pas non plus d'agent secret du Cirque venu cacher les poils de Nino ! etEt soudain, venant de la gare de marchandises deux petites lumières approchent en sinuant doucement....quelque chose roule vers moi...deux lampes à moins d'un mètre de hauteur...ça y est, c'est deux bicyclettes....elles sont à trente mètres,les silhouettes ont des pèlerines et des képis.
Ils m'ont vu, mettent pied à terre :
« Vous là bas, Sortez de là !! »
« Que faites vous là...en pleine nuit ? »
« Messieurs les agents, nous faisons le jeux des Mille Francs , nous guettons les gens du Cirque qui vont Cacher un objet....... »
« Qui êtes vous ?  Vous êtes tout seul»
« On est de l'Ecole Normale »
c'est alors que l'ami Chauvier m'a rejoint
« Il est où votre surveillant ? »
« On a pas de surveillant. On a fait le mur..... »
«  Bien , vous allez nous suivre au poste de gendarmerie, vous allez nous expliquer tout ça.... »
Et c'est ainsi que nous fûmes poussés vers le poste, dans la cité administrative, encadrés de près par les deux hirondelles. Arrivés dans le commissariat nous avons dû raconter à nouveau notre histoire à tous les agents présents, décliner nos noms sans pouvoir les garantir avec une carte d'identité et à présent je me demande si nous n'étions pas trois à répondre avec un profil très bas. Après avoir entendu l'un deux nous dire :
« Ah !! vous la foutez bien mal pour de futurs éducateurs... » Ils nous ont faussement interrogé surla suite à donner à notre fugue ? Pour notre défense j'ai plaidé qu'il serait catastrophique que nous repassions la porte de L'E.N. demain matin, entre deux gendarmes..........que nos avenirs d'instituteurs étaient entre leurs mains.........et que nous n'avions rien pris, rien dégradé..
Ils nous ont laissé moisir un peu... et ne nous ont rien dit , ni rien promis avant de nous enjoindre à regagner prudemment nos pénates sans autre forme de procès et sans escorte.
Le retour fut rapide et arrivés au deuxième je pense que nous avons eu du mal à trouver le sommeil.
Il est vraisemblable que la maréchaussée rencontra notre Directeur le jour même pour vérifier notre retour à des études plus conventionnelles mais nous n’eûmes aucune nouvelles , aucune sanction et notre fugue n'a jamais fait l'objet d'aucune publication...
Pour la morale de cette Histoire, disons que nous aurions dû mieux étudier la carte des voies de la ville, ce qui nous aurait fait découvrir la Rue Barbecane où fut trouvée « La moustache de Nino Nardini » ouvrant la porte au jeu de mille francs que nous ne gagnâmes jamais.

Dominique Perret
NB:le webmaster faisait partie de cette équipée et je me souviens de l'extrême franchise de Dominique qui a mis en confiance nos interrogateurs! Le surveillant était un parigot dont j'ai oublié le nom!

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