Message d'accueil.
Remerciements :
Chères et chers camarades,
Je vous ai tous reconnu car vous n'avez pas changé !
Je dois vous remercier d'être venus
aujourd'hui
spontanément pour ce voyage dans nos souvenirs.
Mes remerciements vont aussi à Monsieur Stéphane Brunel Directeur Adjoint de l'IUFM d'Aquitaine Ecole Interne de l'Université Montesquieu Bordeaux 4 en charge de la vie de l'école, du patrimoine, des relations avec les institutions de la formation des formateurs et de la communication pour son accueil aujourd’hui et ses encouragements pour cette entreprise, sans oublier son gestionnaire Gérard Labrit.
L’IUFM est un lieu que bon nombre d’entre nous connaissent pour y avoir participé à des corrections d'examens.
Je me dois de remercier aussi tous ceux qui m’ont aidé à vous retrouver, vous tous, beaucoup d'anonymes qui ont accepté de transgresser certaines règles compte tenu de notre âge et sachant que nous ne pourrions fêter un deuxième cinquantenaire de notre BAC Math..Elem.
Je vais devoir faire l'appel en l'absence de notre chef de classe Yves Basso dans l'ordre d'inscription à cette manifestation, vous placer à table, vous transmettre les excuses des absents... dire quelques mots de nos conversations téléphoniques.
L’appel : feuille annexe.
Historique de nos retrouvailles :
Aujourd'hui il est impossible de se cacher
ou de
disparaître même en déjouant l’informatique, et les satellites
qui cependant nous
suivent, on laisse
toujours des traces malgré nous, on peut oublier, mais
jamais disparaître complètement.
Tous les jours de septembre 2010 , à janvier 2011 je vous ai cherché dérangeant beaucoup de monde.
Il s’agissait de relever le défi de mes 2 compères du fond de la classe Jean Claude FREYSSINGEAS et Jacques GALES ; en septembre dernier je réunissais après 35 ans la promo de 58-62, ils lancèrent l’idée : « .. et si on réunissait nos camarades de MATH.ELEM. y compris les filles ? »
Spontanément, nous retrouvions au cours d’un repas 26 noms, on était loin du compte, personne ne possédait le cahier d’appel ou le registre d’inscription.
Un défi à relever et une performance à fêter :
Pour ma part je me souvenais de notre performance de classe au BAC 36 reçus sur 36 inscrits ce nombre m’est toujours resté en mémoire il signifiait échec nul, réussite totale !
En 43 ans de carrière j’ai toujours entendu parler d’échec scolaire, comme vous d’ailleurs, c’était le principal argument de nos supérieurs hiérarchiques ou de nos dirigeants pour nous démontrer que tout ce que nous faisions était insuffisant, pour me réconforter je pensais à notre classe MATH.ELEM. pour tourner en dérision la vanité et la naïveté de leurs propos. J’observais aussi que faire peur est l’arme du dirigeant sans idée; mon remède a été le pilotage d'avion.
Et si l’échec n’ existait pas ou plutôt, la réussite n’est-elle pas le résultat d’échecs successifs et le fait du hasard aussi, vive les probabilités.
Pourquoi notre réussite 60-61 ?
Nous arrivions à l’E.N. de Mérignac en septembre 1960 des écoles normales de cinq départements de l’académie avec des accents et une expérience différents.
Un décor de rêve le château BOURRAN, un parc, un étang, des chambres à 2 lits, nous devions côtoyer en classe, pour certains et pour la première fois des filles, engranger sept bouquins de MATH.( Algèbre, Arithmétique, Trigonométrie, Géométrie, Géométrie dans l’espace, Géométrie descriptive, Cosmographie ).
Notre force à l’EN c’était le groupe uni sur les mêmes objectifs avoir le BAC sous la pression de notre engagement décennal, des parents, de nos sélectionneurs de l’EN d’origine.. et de nos rêves d’avenir d’où notre fébrilité à résoudre tous les problèmes de Math. et de Physique !
Cette classe était une curiosité pour les girondins qui venaient régulièrement rendre visite aux matheux, eux les SCIENCE EX n’avaient qu’un seul livre.
Ces années là, 1960-1961
Les années 1960 1961 étaient des années rêvées pour les trois ministres que nous avons vu défiler au gouvernement DEBRE , Louis JOXE, Pierre GUILLAUMAT, Lucien PAYE, à cette époque on créait des postes, on avait besoin de profs de math pour les collèges et les lycées et nous étions les bienvenus.
Dans ces années-là, il y avait de quoi avoir des angoisses, la guerre d’Algérie amenait à la suppression des sursis, le putsch d’Alger inquiétait même notre directeur M. BONNEAU qui venait nous rassurer, on avait rien à craindre des parachutistes nous disait-il…
Les bombes nucléaires A éclataient dans le Sahara à Reggane, il y avait des massacres d’algériens à Paris, mais aussi des progrès scientifiques qui pouvaient nous encourager dans notre entreprise d’enseignement scientifique, et autres projets.
C’est aussi l’époques du premier vol dans l’espace avec le spoutnik de GAGARINE ; un premier réacteur nucléaire est installé à SACLAY ; le MIRAGE III dépasse Mach 2.
Charles RONGIER m’a rappelé l’éclipse totale de soleil (15 février) que nous n’avons pas pu voir en raison du brouillard, je me souviens maintenant de l'obscurité
Nous partagions tout cela de visu ou à la salle de TV dont l’accès était très règlementé. Tout cela laisse des traces et des souvenirs très forts.
Marinette m’a traité « d’agitateur de souvenirs » j’ai cru a priori qu’elle évoquait les travaux pratiques de chimie, mais après cette journée, qui constitue un défi collectif au temps, en rajeunissant de 50 ans en l’espace d’ une journée, je vais être très agité.
Le sexisme ou la découverte du 2e sexe
Certaines filles reprochent à cette époque son sexisme, d’ailleurs la parité du groupe était loin d’être atteinte 14 filles pour 22 garçons ; sur le site Internet http://mescams.host-ed.me/matheux/retrouv.htm, j’ai mis le témoignage de l’une d’entre elles qui parle des regards déshabillants des garçons les matins, on ne pouvait pas déjeuner ensemble, elles reprenaient le bus pour CAUDERAN à midi.
Au fond de la classe avec mes deux compères sus nommés, nous étions bien placés pour admirer les filles mais Jean-Claude m’a dit que nous avions pris ces places car nous étions arrivés trois jours en retard, nous étions près des casiers dans lesquels étaient cachées des boules de pétanque bien connues de Guy et Popol pour l’arbitrage des cours de math. ennuyeux.
Placé au fond de la classe il y avait un aspect pratique et ludique, mais aussi symbolique, la peur de ne pas réussir et de pouvoir sortir rapidement pour repartir.
Au fil de l’année la camaraderie effacera notre angoisse initiale, on se familiarisera à l’accent pyrénéen, landais, agenais, girondins.
Le partage des loisirs, le sport au sein des équipes , de foot, demi-finaliste du championnat d’académie, de rugby nous réconfortera pour affronter la vie quotidienne. Nous devenions des étrangers intégrés.
Cette performance de la classe débouche sur une dispersion de ce groupe, qui prend en majorité la route de Talence souvent encombrée par des accidents simulés par deux cyclistes talentueux ; tous les individus ainsi se répartissent dans des lieux de location dans tout Bordeaux, certains choisissent la colocation fuyant l’individualisme, créent des lieux d’accueil et d'échanges, comme le château MAURIAN. C'est le début d’une vie de liberté un peu folle parfois.
C’est aussi la vie dans tout son individualisme celle-ci se construisant au hasard des examens et concours, des rencontres et des nécessités.
Survivre :
Ensuite, il nous faut vivre avec nos certitudes dans un monde d’incertitude et nous savions ce que vous voulait dire ce terme étudié en Sciences Physiques, mais il nous manquait la connaissance des modèles probabiliste, étudiés seulement en Sciences EX !.
Je pense que chacune, chacun au cours du repas prendre la parole pour évoquer ce vécu inoubliable, nous parlera de ses expériences , de sa carrière, dans la joie de vivre et de survivre pour nous tous demain.
Bon appétit à vous toutes et tous et tout sera suprême aujourd'hui comme annoncé dans le menu! Au prochain regroupement, je vous le confie!
Roger Boudy . Royan samedi 16 juillet. 1300 mots